Jeudi 9 avril 2009                   Bonne fête les Gauthier
99e jour de l'année
 15eme semaine

   <<    En avril , ne te découvre pas d'un fil 
                             En mai , fait ce qu'il te plais    >>





 << Le Moutiers-des-Fées >>  - canton de Saulxures  -

Prés du col de Grosse-Pierre , entre Gerardmer et de la Bresse , on découvre
au milieu d'un marais asséché, mais cependant situé à 1000 mètres d'altitude,
un amas de roches granitiques dont les formes bizarres évoquent une ancienne
église : c'est le Moutiers-des-Fées . Le lieu est désert, d'un silence pesant .
Seuls , l'appel d'un berger , le tintement d'une clerine ou le cri d'un oiseau ,
apportent une note vivante à ce paysage figé dans une grandiose tristesse qui
porte à la rêverie .



La nuit , sous la lune qui éclaire ces rocs et projette leur ombre sur la lande , le
site prend alors un aspect des plus fantastiques. On ne s'étonnera donc pas que
l'imagination populaire ait peuplé cet endroit de fées, d'elfes, de lutins , et que
le diable et ses suppôts , attirés par son caractère sinistre, l'aient choisi pour y
tenir le sabbat . Aussi , rares étaient ceux qui passaient là sans faire le signe de
la croix, d'autant que pas loin, se trouve un gouffre horrible appelé "Trou-Gounan"
ou Trou-du-Diable .On raconte - et l'histoire , possède parait-il , un important
fond de vérité - que Marie-Thérèse , fille d'un fermier de Lambert- Xart ,
descendit un jour , chercher de la farine au moulin de la Bresse . Toute joyeuse
de s'en aller rencontrer un peu de monde et de pouvoir , en chemin ,rêver à son
aise à son fiancé , elle arrive au Trou-Gounan . Là elle est accostée par un
singulier personnage : grand , efflanqué , une peau de crapaud sur le visage , ses
doigts ont des griffes et l'un de ses pieds et rond tandis que l'autre est fendu.
Au lieu de se signer , elle écoute cet individu - un beau parleur - lui proposer
de l'emmener à une fête . Elle répond par une plaisanterie et s'éloigne légère
comme une hirondelle .


A son retour du moulin, le démon se tient toujours au même endroit. A entendre
ses propos doucereux , elle oublie encore de se signer et , bientôt sans volonté
le suit au Moutier-des-Fées . Là entrainée dans une ronde infernale ,  elle doit ,
son sac de farine sur le dos , sauter et danser toute la nuit en compagnie des
diables et des sorciers. A l'aube , la bande sinistre disparait, et la pauvre enfant 
se retrouve seule .Brisée de fatigue , tremblante de froid et de peur , elle regagne
péniblement la maison paternelle  , où chacun est fort inquiet. Sitôt passée le
seuil de la porte , elle s'effondre inanimée .Dès lors , hantée par la crainte du
diable, la jeune fille ne cessa de délirer . Seule une mort rapide la délivra de
ses tourments . C'est depuis ce temps là, dit-on ,que le Trou-Gounan est devenu
le trou-du-Diable .
Si vous passez par là , rappelez vous bien :
<< Pwaula i diaule , ç'à-t-âque dé bié dongerou
   Chaire ante sas grife , éfan, rô de pu airou >>
( Parler au diable, c'est quelque chose de bien dangereux ;
  Mais tomber entre ses griffes , enfants, rien de plus affreux )
Je vous souhaite une très bonne soirée et ne pensez pas trop au diable !!!!
je vous fais  de gros bisous tout doux



                    DOMINO

Dimanche  5 avril 2009                
 95e jour de l'année
 14eme semaine

<<  Au moment où commence avril
                   L'esprit doit se montrer subtil  >>

Bonjour , bienvenue chez moi ;

 << Je veux aller au moins une fois dans ma vie à l'hôtel (1) >> , que      se  disait tout seul le  Coliche (2) de Fraimbois . Ce qui fut dit fut fait .
Une belle journée il  met son bel habit dessous(3) sa blouse , avec
le haut-de-forme de son mariage  , et puis il vient à
Lunéville dans la charette du cosson ( 4) 
                                                                                            
                       En arrivant , il songe tout de suite au
  repas , parce que son estomac ballottait .
 Il va à l'hôtel .
 
 


 Ah ! mes enfants quel repas . Il aurait éclaté , tellement  
qu'il avait mangé . Il fut bien forcé de s'arrêter tout  de même ; le
 pauvre coliche avait le ventre tendu . Il venait de terminer de manger
la salade quand un garçon lui
apporte des petits gâteaux 
qu'avaient fort bonne mine :
<< ce sont des pets-de-nonne >>
que lui dit le garçon !
Voilà mon maquereau (5) qui se 
met à les regarder , à les retourner
à les flairer , si bien que le garçon
lui fait comme ça : << qu'est ce 
que vous fouinez donc tant , c'est
quelque chose de bon .
_ ils en ont l'air >> que lui répond
mon Coliche , qui ne savait lequel
est-ce (6) prendre , et qui se remet à les regarder , à les 
retourner, les flairer comme la première fois .
Voilà le garçon qui se fâche , et qui lui ouvre des yeux comme un
crapaud dans une foire (7).
Mon Coliche alors lui répond : << ils ont l'air bien bons , vos 
pets-de-nonne , mais j'ai beau chercher , je ne suis pas foutu de trouver celui de la supérieure !!! 
- (1) restaurant -- (2)  Coliche -- (3) indifféremment -- (4) Coquetier
(5) un gars -- (6)..lequel -- (7) bouse .

   << L' origine des " pets-de-nonne "
Moi au fait ,  pourquoi ce nom ? au début , ce n'étaient que des morceaux de pâte qu'on faisait tomber dans de l'huile chaude ; selon
la légende une religieuse de l'abbaye de Marmoutier , alors qu'elle
préparait le festin avec ses consoeurs , fit un pet dans la cuisine ,
les religieuses éclatèrent de rire tout en laissant tomber 1 cuillerée
de pâte à choux dans le récipient d'huile chaude . Ainsi naquit ce genre
de beignet léger comme un souffle , que certains préfèrent nommer
<< beignets de vent > ou << soupir de nonne >>

-- au fil du temps -- quelques dictons de Lorraine 
<< Eune hirondelle ne fâ m'eul printemps >>
  une hirondelle ne fait pas le printemps 

<< Jémê piûche de printemps n'é pèru manre ta >>
 jamais pluie de printemps n'a paru mauvais temps 

<< Piûche de printemps , pien d'foine et point d'bié >>
 pluie de printemps plein de foin et point de céréales 

<< Manre printemps , bel automne >>
 sale printemps, bel automne


Je vous souhaite une très bonne journée et je vous fais de 
gros bisous tout doux 



             DOMINO

         

Jeudi 26 mas 2009                                    Annonciation
 84e jour de l'année
  13eme semaine

 <<  en mars autant de gelées
         en avril autant de pousées >>




Bonjour et bienvenue chez moi !

La légende des fées de Feyelles à été
raconté à des enfants ,par une grand-mère durant une pause , au temps des moissons ,rien n'a été changé dans le récit !

<< C'est quelque chose de bien vieux ,mes enfants , et dont on ne parle pas à son aise , mais vous êtes fatigués et il fait si chaud qu'il faut bien vous reposer un peu .>>

Vous voyez bien ces gros trous cachés sous les souches d'aubépine, c'était là
qu'on entrait chez les fées . Leur maison était tout partout bien au fond. Il
y avait beaucoup de chambres où c'était plus  beau qu'à l'église , à la messe
de minuit .On y voyait toujours bien plus clair que par ici sur terre en plein
midi, tant il,y avait d'étoiles de toutes les couleurs qui étaient attachées en
l'air . Et puis tout partout les murailles c'étaient des miroirs qui reluisaient
qu'on ne pouvait les regarder et qu'on n'en voyait pas le bout . Elles vivaient
de l'air du temps et d'autres choses que je ne sais plus . Elles passaient leur
vie à chanter, à badiner, à jouer, et puis quand il faisait beau elles sortaient
la nuit par  les trous de la Fosse . Elles etaient si légères qu'elles ne touchaient
pas terre ; elles avaient des vêtements aussi fins que des toiles d'araignées .
le souffle de leur bouche sentait meilleur que toutes les fleurs des jardins!
Tout Feyelle en était rempli que ça venait jusqu'à Landaville !
<< Mais il y avait le Sotré qu'elles n'aimaient pas parce qu'il était toujours
près d'elles , je ne sais pas pourquoi ! Il était à peu près comme un diable :
il avait des cornes , une grande queue et des pattes qui marquaient dans la
poussière comme celles d'un bouc .


Quand il était sur Timoitâme , où l'on pendant les condamnés dans un temps
passé , il s'élevait dans l'air en tournant avec la poussière , pour voir si les
fées étaient  dans les Féyelles .Quand il les voyait , il courait en hurlant avec
tous les mauvais nains du sabbat qui couraient après lui en montant Russupant .
Aussitôt les fées entendaient cette manigance , elles devinaient ce que c'était
elles se sauvaient comme des petits oiseaux devant le chasselot , et puis elles
rentraient dans leur maison dont elles fermaient bien les portes , et puis elles
laissaient leurs voiles de toile d' araignées sur le ruisseau de Fosse pour que
le sotré ne voie pas où elles se cachaient .

<< Les fées aimaient bien les gens de Landaville . Quand une vache ou unejeune
brebis était perdue , elles la ramenaient la nuit devant la maison de leur maître.
dans le temps du Carême , quand les gens faisaient la corvée et qu'ils tombaient
dans la roie ( creux du sillon ) elles venaient leur apporter de la tarte; pendant
la moisson c'était  des prunes .>>
<< Voilà le chien les enfants , prenons nos faucilles , parce que les fées ne font
rien pour les paresseux ! >>
Si par comparaison avec son humble chaumière , la demeure des fées apparait
somptueuse aux yeux de la conteuse , elle est cependant loin  de ressembler aux
magnifiques palais nés de la féérie du moyen-âge , où , les portes sont d'ivoire ,
la tour d'argent , les murs de marbre vert , où la lumière dorée enchante les salles
et les jardins ; où d'invisibles musiciens jouent de la harpe et de la vielle !
ce palais d'écrit dans le " Lai de guingamor " .Un tel palais aurait sans doute
plu à Lamartine , lui qui implorait le temps de < suspendre son vol > ! Mais, à un
tel palais de marbre froid comme l'éternité , ne vaut-il pas mieux une douillette
chaumière et deux coeurs qui s'aiment , même si le temps y passe plus vite ?
Je vous laisse à cette reflexion et je vous souhaite une bonne journée .
Je vous fais de gros bisous tout doux



          DOMINO